Vœux adoptés par la XVIIe Biennale de la langue française
1. Polyphonie et richesse de la Francophonie.
La Francophonie sera polyphonique et égalitaire entre ses composantes, ouverte au dialogue des cultures du monde, ou elle ne sera pas.
La XVIIe Biennale de la langue française souligne la nécessité d’inclure ou de renforcer dans tous les enseignements nationaux la diffusion et l’étude des œuvres des différentes communautés de la Francophonie sur les cinq continents.
Elle souhaite que la production de multimédias francophones s’adapte aux différents publics et aux diverses cultures de la Francophonie.
Présenté par M. l’ambassadeur Marcel Beaux, M. Jean Burel, Mme Balbine Callou, M. Rabah Chibane, Mme Marie de Menou, M. Jean Souillat, Mme Monique Pontault. Adopté à l’unanimité.
2. Formation aux nouvelles technologies.
La XVIIe Biennale de la langue française souhaite que la formation aux nouvelles technologies de l’information soit inscrite et développée dans les programmes d’enseignement pour donner aux élèves et aux étudiants de tous les niveaux et cycles d’enseignement une éducation au multimédia qui leur permette
– de distinguer les concepts élémentaires de ces langages (lettre, image, son),
– et d’en acquérir une maîtrise capable de nourrir leur raisonnement personnel par l’exercice de leur esprit critique.
Présenté par M. Roland Delronche et Mme Monique Pontault. Adopté à l’unanimité.
3. Solidarité francophone.
Attentive aux réalités économiques, sociales et culturelles dans la réalisation des programmes de la Francophonie, la XVIIe Biennale de la langue française appelle à la construction d’infrastructures prioritaires pour favoriser l’enseignement et la diffusion de la langue française.
Elle souhaite en particulier que les organismes ou institutions chargés de la formation des enseignants de langue française et de leurs formateurs mettent en œuvre tous les moyens appropriés pour aider la Francophonie du Sud :
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abonnements ciblés à des revues pédagogiques ;
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fourniture de vidéocassettes sur la formation des enseignants ;
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envois aux instituts de formation et aux universités de colis de livres standards, ou constitués en fonction des besoins des demandeurs, en exploitant toutes les occasions permettant de régler les problèmes de transport ;
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création d’un serveur de documents multimédias pouvant être consultés ou téléchargés dans les pays disposant d’un fournisseur d’accès à l’Internet ;
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création d’éditions locales pour encourager les publications francophones.
Présenté par MM. Rabah Chibane et Mohamed Taïfi. Adopté à l’unanimité.
4. Enseignement à distance.
La XVIIe Biennale de la langue française salue le travail accompli pour la diffusion et l’enseignement du français par les organismes présents à ses travaux : le CNED et TV5.
Elle souhaite que l’enseignement à distance devienne une préoccupation majeure de tous les responsables de la Francophonie à l’échelle internationale.
Présenté par Mme Monique Pontault. Adopté à l’unanimité.
5. Importance des centres de documentation et de ressources multimédias.
Les centres de documentation et de ressources documentaires multimédias joueront dans les établissements scolaires un rôle déterminant pour l’insertion des nouvelles technologies de l’information et de la communication dans l’enseignement du français.
En collaboration avec les enseignants, les documentalistes auront à exercer une responsabilité particulière dans l’élaboration, la conception et le développement de nouvelles procédures d’apprentissage.
La XVIIe Biennale de la langue française souhaite que les autorités responsables de l’enseignement dans les pays francophones prennent en considération cette dimension nouvelle de l’enseignement du français et l’intègrent dans les dispositifs de formation et d’animation qui s’avéreront nécessaires.
Présenté par M. Jean Burel, Mme Frédérique Péaud, M. Alain Vuillemin.
6. Rôle essentiel des professeurs de français.
C’est avec un grand intérêt que la XVIIe Biennale de la langue française a entendu l’exposé du Président de l’Association suisse des professeurs de français, Monsieur Urs Tschopp.
Elle souligne l’importance du rôle et du travail accompli par la Fédération internationale des professeurs de français, se félicite du succès de son congrès de Tokyo, et reprend à son compte l’objectif de l’ASPF tel qu’il a été exprimé dans l’exposé entendu : « L’ASPF a donc l’intention d’abandonner davantage sa réserve habituelle et de faire entendre sa voix en faveur du français langue maternelle aussi bien que du français langue seconde. Le comité actuel aimerait pouvoir contribuer – avec toute la modestie qui est de mise – à faire rayonner le français de Suisse dans la Francophonie et dans le monde entier pour combattre toutes tendances d’uniformisation quelconque et pour favoriser un plurilinguisme respectant les différentes cultures, un esprit de tolérance culturelle fondé sur le respect de sa propre langue et la conscience de la valeur de sa culture.»
Présenté par M. Roland Eluerd. Adopté à l’unanimité.
7. Politique et législation linguistiques.
Lors des travaux, Monsieur Jean-Marie Vodoz, membre du Haut conseil de la Francophonie, a dressé un tableau alarmant de la présence grandissante de l’anglo-américain comme langue unique dans la vie courante en Suisse : affiches, publicités, modes d’emploi, etc.
Constatant que le même problème se présente dans beaucoup de pays francophones, la XVIIe Biennale de la langue française dénonce cette « invasion » et rappelle que, par exemple, tout consommateur a le droit, pour sa sécurité, d’être informé en disposant d’un mode d’emploi ou d’un descriptif rédigé dans sa langue d’une manière correcte.
Elle considère que ces principes ne peuvent pas être abandonnés à un prétendu « usage » qui n’exprime que la volonté des « marchés ».
Elle soutient et soutiendra les lois qui permettent et permettront de les imposer.
Présenté par Mme Marie-Aimé Randot-Schell, MM. Joseph Dautzenberg, Roland Eluerd. Adopté à l’unanimité.
8. Office franco-roumain de la jeunesse.
Renouvelant le vœu adopté à Bucarest, présenté par M. l’ambassadeur Bernard Dorin, la XVIIe Biennale de la langue française recommande la création d’un « Office franco-roumain de la jeunesse » sur le modèle de l’Office franco-allemand et de l’Office franco-québécois.
Cet Office pourrait également être ouvert aux échanges concernant d’autres pays ou communautés francophones.
Présenté par M. Roland Eluerd. Adopté à l’unanimité.