Allocution de M. Denis MIEVILLE
Vice-recteur de l’Université de Neuchâtel



Monsieur le Ministre,
Messieurs les Présidents,
Excellence,
Chers collègues,
Mesdames, Messieurs,


J’ai le plaisir, au nom du rectorat de l’Université de Neuchâtel, de vous saluer et de vous adresser son message à l’occasion de cette XVIIe Biennale de la langue française.

Ce message ne saurait être que bref. En effet, et c’est de la courtoisie, après quatre interventions, la cinquième se doit d’être légère et fugace. Par ailleurs, et en me référant au programme de ces journées à venir, le menu scientifique qui vous attend est particulièrement copieux et attractif. Je m’en voudrais alors de l’indélicatesse de vous faire par trop patienter.

C’est donc une modeste réflexion que je vous propose, réflexion liée aux raisons mêmes de votre présence à Neuchâtel. Je vous avouerai que le terme même de francophonie m’interpelle quelque peu ! Il ne me semble pas qu’existent les termes analogues de germanophonie ou d’italianophonie ? Et lorsque l’on attache ce terme de francophonie à celui de la défense de la langue française, sans beaucoup d’imagination, l’image d’un espace légiféré, protégé et quelque peu fermé se dresse. À cela s’ajoutent, par association d’idées, les actes ministériels relativement récents d’un Jacques Toubon qui a rédigé diverses lois concernant la mise en application de la langue française.

Nombreux sont ceux qui partagent une grande fascination pour cette langue, une langue qui a si bien su porter la révolution, la culture et la fraternité. Je suis profondément convaincu qu’une langue a besoin, avant toute chose, de liberté et d’ouverture pour vivre et non de lois pour la défendre. Et pour exprimer ce que je lui souhaite, je me suis autorisé à emprunter quelques vers à votre président d’honneur, Monsieur le poète Léopold Sedar Senghor. Son amour pour la langue française lui fera me pardonner la témérité de l’usage que j’en fais :

Ma gloire n’est pas sur la stèle
Ni ma voix ne sera sur pierre pétrifiée,
mais voix rythmée d’une voix juste. (Éthiopiques, 113)

C’est un message d’espoir !
Mesdames, messieurs, je vous souhaite des journées à la hauteur de vos aspirations et je vous remercie d’honorer de votre présence ce pays neuchâtelois. Merci.





A la Une

 La culture suppose l'enracinement, la profondeur et la perspective d'un épanouissement sans cesse en progrès. 

Jacqueline de ROMILLY

Présidente d'Honneur de la Biennale de la langue française (2002-2010)

Dans Le Trésor des savoirs oubliés, éditions de Fallois, 1998, p. 93