Allocution de Marcel HAMELIN

Recteur de l'Université d'Ottawa (Ontario)

 

M. le président de la Biennale,

M. le représentant personnel du premier ministre,

Excellence M. l'Ambassadeur de France,

Distingués invités,

Mesdames et Messieurs,

 

Il me fait grandement plaisir de vous accueillir à mon tour dans notre région d'Ottawa-Hull, à l'occasion de cette XIXe biennale de la langue française. La tenue de la biennale dans notre région cette année est un beau prolongement de la célébration de la francophonie que nous avons vécue ici au cours des dernières semaines avec les Jeux de la francophonie. L'Université d'Ottawa a été heureuse d'apporter sa contribution à la préparation des Jeux et d'héberger sur son campus plus de 2 000 jeunes athlètes et artistes provenant d'une quarantaine de pays membres de l'Organisation internationale de la Francophonie. Je me réjouis du succès de cet événement qui a été l'occasion pour plusieurs jeunes et moins jeunes francophones de tisser des liens d'amitié et de découvrir la diversité, le dynamisme et la richesse de la Francophonie. Au cours des dernières semaines, j'ai été touché d'entendre un grand nombre de jeunes francophones du Sud souhaiter l'établissement de liens de coopération plus intenses entre les Universités du Nord et les Universités du Sud et souhaiter également d'avoir la chance de faire un séjour d'études dans un pays comme le nôtre. J'ai été ému d'entendre autant de jeunes francophones de chez nous rêver d'un séjour dans un pays du Sud afin d'y apporter leurs connaissances et leur savoir-faire, et aussi en même temps de s'enrichir au contact de traditions et de modes de vie différents. Après avoir vécu cette belle expérience de rencontres et de cultures, je ne peux que souhaiter que nos gouvernements et nos organisations associatives multiplient les occasions et les moyens permettant à ces jeunes francophones non seulement de se rencontrer pendant quelques jours mais également et surtout de vivre des expériences de plus longue durée dans des milieux culturels différents. De tels échanges contribuent à faire apprécier la diversité culturelle, à cultiver chez les jeunes un esprit de partage, un esprit de tolérance et aussi, à mon avis, à donner à la jeunesse le goût de la paix.

En vous souhaitant la plus cordiale bienvenue à cette biennale consacrée à la langue française, je me permets de vous dire un mot de l'Université d'Ottawa que vous aurez l'occasion de visiter au cours de la semaine.

Fondée en 1848, l'Université d'Ottawa s'enorgueillit dune longue tradition qui la place parmi les Universités les plus anciennes du Canada. Elle compte plus de 1 000 professeurs de carrière et reçoit 25 000 étudiants provenant de tous les coins du Canada et des deux communautés linguistiques de notre pays. C'est dire que notre Université est le reflet de la mosaïque canadienne, de la diversité culturelle et linguistique du Canada. Nous recevons également quelque 1 500 étudiants internationaux dont la présence enrichit la dimension internationale de notre campus. La plupart des disciplines universitaires sont représentées dans nos programmes de 1er cycle d'études supérieures et d'études professionnelles, en plus des programmes d'humanités, des sciences sociales, des sciences pures et appliquées. Nous avons des programmes en ingénierie, droit, gestion, éducation, sciences de santé et médecine.

À forte vocation de recherche, notre Université s'est donné cinq axes prioritaires de développement: Il s'agit de la haute technologie, des sciences moléculaires, de la santé et des défis économiques, sociaux et linguistiques du Canada.

Enfin notre Université apporte une contribution unique dans le système universitaire canadien puisqu'elle donne ses enseignements dans les deux langues officielles du pays. Nous sommes fiers de cette tradition de bilinguisme qui fait de notre Université un carrefour, un lieu de rencontres pour deux grandes traditions intellectuelles et scientifiques du monde occidental, la tradition française et la tradition anglo-saxonne et anglo-américaine. Chez nous, le bilinguisme a permis de façonner des programmes tout à fait uniques, différents parce qu'ils se raccrochent à ces deux grandes traditions intellectuelles. Également, nous croyons que le bilinguisme est une école de tolérance, privilégie les dialogues des cultures et des traditions scientifiques dans le respect de la différence. En plus de promouvoir le bilinguisme, notre Université, tout au long de ses 150 ans d'histoire, a également poursuivi un autre objectif, celui de promouvoir le rayonnement de la culture française en Ontario, de soutenir l'épanouissement et le dynamisme de la communauté francophone dans notre province. Il suffit de mentionner ces deux objectifs fondamentaux, promotion du bilinguisme et promotion de la culture française en Ontario pour comprendre pourquoi l'Université d'Ottawa attache un si grand prix aux relations privilégiées quelle entretient avec les Universités et les Universitaires de tous les coins de la francophonie.

La francophonie à laquelle nous adhérons souhaite accueillir le pluralisme, la diversité, la tolérance, l’ouverture sur le monde. Je suis certain que ce sont là autant de valeurs qui vous sont chères, vous tous qui participez à cette biennale de la langue française.

Encore une fois, la plus cordiale bienvenue dans notre pays, dans notre région et il me fera plaisir de vous recevoir à l'Université d’Ottawa.

A la Une

 La culture suppose l'enracinement, la profondeur et la perspective d'un épanouissement sans cesse en progrès. 

Jacqueline de ROMILLY

Présidente d'Honneur de la Biennale de la langue française (2002-2010)

Dans Le Trésor des savoirs oubliés, éditions de Fallois, 1998, p. 93