Discours de bienvenue de M. Filiga Michel SAWADOGO
Recteur de l'Université de Ouagadougou
Monsieur le Ministre d'État, Ministre des affaires étrangères, représentant son Excellence Monsieur le Président du Faso;
Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement;
Monsieur le Président de la Biennale de la langue française;
Excellences, Mesdames et Messieurs les chefs de missions diplomatiques;
Messieurs les Représentants des Organisations internationales et interafricaines;
Monsieur le représentant du Maire de la Ville de Ouagadougou;
Mesdames et Messieurs les Biennalistes de la langue française;
Monsieur le vice-Recteur;
Monsieur le Secrétaire général;
Messieurs les Doyens de facultés;
Chers étudiantes et étudiants;
Honorables invités;
Mesdames et Messieurs.
L'Université de Ouagadougou par ma voix souhaite la bienvenue à nos illustres hôtes de la XVIIIe Biennale de la langue française.
Je voudrais remercier tous nos invités et toutes les autorités qui honorent par leur présence cette cérémonie qui est placée sous le parrainage du Président du Faso, Chef de l'État, qui attache un grand intérêt à la Francophonie dont la Biennale constitue une éclatante manifestation.
Au nom du comité d'organisation, je voudrais également remercier tous ceux qui ont contribué à la tenue de cette grande manifestation à savoir la Présidence du Faso, l'Ambassade de France, l'Ambassade du Canada, l'hôtel Silmandé.
Mais qu'est-ce que la Biennale de la langue française ? Selon les statuts de l'Association (information disponible sur internet), la Biennale de la langue française a pour but :
« par le moyen de congrès organisés chaque année impaire dans un pays francophone ou non, d'aider et de soutenir l'ensemble des personnes, notamment les professeurs de français, et des organismes qui, à travers le monde, œuvrent pour le maintien des qualités propres et de l'unité de la langue française dans sa diversité et dans la diversité des cultures qu'elle véhicule ou est appelée à véhiculer ».
Dans ce cadre, différents thèmes ont été traités depuis la première biennale de Namur (Belgique). Ce sont notamment :
" Le langage scientifique et médical " à Liège en 1967;
" Le français langue des affaires " à Menton en 1971;
" Le français hors de France " à Dakar en 1973;
" Le français langue internationale " au Luxembourg en 1975;
" Langue française et identité culturelle " à Moncton en 1977;
" Une langue française ou des langues françaises " en Angleterre en 1979;
" Qualité de la langue, qualité de la vie " en Suisse et en Italie en 1981;
" Le point sur les pédagogies du français" à Lisbonne en 1983;
" Les Jeunes, avenir du français " à Tours en 1985;
" Le défi que lancent les techniques à la langue française "à Marrakech en 1987;
" Exprimer la modernité en français " à Québec en 1989;
" En lutte pour l'avenir du français " à Lafayette en 1991;
" Les mots pour travailler, pour comprendre, pour rire " à Avignon en 1993;
" La place du français sur les autoroutes de l'information " à Bucarest en 1995;
Le thème de la XVIIe biennale tenue à Neuchâtel en 1997, était :
" Multimédia et enseignement du français ".
Mais pourquoi la XVIIIe Biennale de la langue française se tient-elle à l'Université de Ouagadougou ?
C'est d'abord grâce à Monsieur Roland ELUERD, Président de la Biennale de la langue française, qui a souhaité que l'Université de Ouagadougou abrite la présente cérémonie;
Ensuite parce que Monsieur Théodore KONSEIGA, membre de la Biennale de la langue française, a très tôt contacté l'Université de Ouagadougou pour soumettre le vœu des responsables de la Biennale de venir honorer notre Université;
Enfin parce que la plupart des Biennales ont été ouvertes dans un cadre universitaire.
Nous sommes particulièrement sensibles à l'honneur que les Biennalistes ont bien voulu accorder à notre jeune université. En effet l'Université de Ouagadougou a été créée en 1974.
Après bien des réformes animées du souci d'accroître l'utilité et la pertinence de l'institution universitaire, l'Université de Ouagadougou qui est sans conteste la plus importante structure de formation supérieure au Burkina Faso, compte près de neuf mille (9000) étudiants dont environ 8 à 10 % d'étudiants étrangers venant d'une vingtaine de pays différents.
Les établissements d'enseignement et de recherche formant l'Université de Ouagadougou sont :
La Faculté des Sciences économiques et de gestion (FASEG);
La Faculté de Droit et de Science politique (FDSP);
La Faculté des Sciences et Techniques (FAST);
La Faculté des Langues, des Lettres, des Arts, des Sciences humaines et sociales (FLASHS);
La Faculté des Sciences de la Santé (FSS).
Ces facultés dispensent des formations dans la plupart des filières relevant de leur compétence et aux différents niveaux : premier cycle, second cycle et troisième cycle. Afin d'accroître l'utilité de l'Université pour ses diplômés et pour l'ensemble de la société, les différentes facultés se sont engagées entre autres dans la diversification et la professionnalisation des filières, la recherche orientée vers la résolution des problèmes qui se posent aux populations, le développement de services à la communauté, tout en ayant recours aux nouvelles technologies de l'information et de la communication, l'accroissement des capacités de gestion et de planification, l'amélioration du niveau des ressources humaines etc. Le séminaire organisé en septembre 1998 sur le thème "L'Université de Ouagadougou au vingt et unième siècle, à la recherche de l'efficacité et de la performance " a permis aux différentes parties prenantes de confirmer pour l'essentiel les orientations adoptées et de formuler des recommandations de mise en œuvre.
Les thèmes de la XVIIIe Biennale de la langue française sont loin de nous laisser indifférents. Tout d'abord le premier thème : " L'expression du droit, le français, langue africaine et internationale; la jurisfrancité ". Ce thème, pour un pays comme le Burkina Faso qui se veut démocratique et républicain, qui veut consolider ou conforter l'État de droit, est éminemment d'actualité. Il est certain qu'il reste beaucoup de progrès à faire, qui, peut-être, demandent beaucoup de qualités morales de la part des gouvernés et des gouvernements. Par exemple les gouvernés devraient attacher une grande importance au choix des dirigeants, y procéder en âme et conscience en ayant en vue l'aptitude des prétendants à améliorer les conditions de vie des populations. Les gouvernants, eux, devraient faire preuve de compétence, de bonne moralité et d'abnégation vis-à-vis du pouvoir, qui doit être un moyen de contribuer au mieux-être des populations et non une fin en soi ou une position où l'on s'occupe de ses intérêts personnels ou de ceux d'un groupe.
On connaît la réputation de la langue française d'être particulièrement indiquée pour la diplomatie, le droit d'une manière générale et les droits de l'homme en particulier. Il reste à faire en sorte que la communauté francophone se montre exemplaire dans ce domaine.
Depuis une trentaine d'années le français est une langue africaine par excellence pour les échanges inter-ethniques et inter-États dans le monde francophone.
Dans l'espace francophone, l'accent ethnique offre une couleur et une saveur particulières à la langue française parlée en Afrique et en particulier au Burkina Faso. En effet, l'accent d'un mossi est différent de celui d'un ouolof ou d'un malgache. Je ne voudrais pas anticiper sur la contribution que les experts nationaux feront au cours des travaux, afin de ne pas démentir la tradition de la biennale de la langue française qui est un forum du donner et du recevoir. On peut affirmer sans risque de se tromper que le français est un droit et un devoir de l'espace francophone.
Le deuxième thème intitulé " Le Burkina Faso et la francophonie; culture burkinabè, enseignement, nouveaux médias ". La langue française s'enracine chaque jour davantage dans le tissu africain et burkinabè. Avec le développement récent de l'école maternelle, le français devient peu à peu la langue familiale, parentale et de proximité du foyer burkinabè en milieu urbain.
La langue française devient petit à petit une composante naturelle des langues africaines. Entre la langue française et les langues africaines, on observe des relations de solidarité, des relations d'enrichissement, une commune aspiration à survivre et à prospérer dans un monde multilingue. Sur ce thème également, des participants burkinabè partageront leurs expériences avec les Biennalistes venus du Nord.
Nous vous souhaitons un bon séjour à Ouagadougou et une mémorable biennale 1999.