Allocution de M. Roland ELUERD

Président de la Biennale de la langue française

 

Monsieur le ministre d'État, ministre des Affaires étrangères, représentant personnel de S.E. Monsieur le Président du Faso;

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

Chers amis biennalistes,

 

Que serait la francophonie sans l'Afrique francophone ?

A l'heure de la mondialisation, au seuil du XXIe siècle, l'Histoire, les luttes d'influence et la démographie le disent assez: l’avenir de la francophonie se joue en Afrique.

La XVIIIe Biennale de la langue française témoigne de cette conviction. Ses deux thèmes de travail: l'expression du droit et le Burkina Faso et la francophonie conjuguent en effet des vues essentielles.

D'abord la prise en compte du passé. L'histoire des peuples du Burkina Faso et la réflexion sur je droit: quoi de plus ancien, quoi de plus profondément ancré dans l'Histoire. ?

Ensuite la prise en compte du présent. L'institution et le maintien de l’État de droit, le face à face d'un droit fondé sur la loi et d'un droit fondé sur le précédent jurisprudentiel, le désir de connaître et de faire connaître sa culture, d'échanger ses créations: quoi de plus actuel ?

Enfin, comment mieux préparer l'avenir qu'en cherchant humblement mais passionnément la rencontre du contingent et de l'universel ? Le repli frileux puis haineux sur soi tout comme l'idéologie lénifiante puis totalitaire du « village global » sont des abîmes. Il n'y a pas d'autre voie que la voie du respect et de J'échange, que la voie qui élève chacun au-dessus de lui-même, non pour lui faire perdre son identité, mais pour lui confier Je trésor d'une identité plus riche et plus épanouie.

C'est la voie que suivait Alain Guillermou, fondateur de la Biennale de la langue française. Nous y tenir est le meilleur témoignage que nous puissions donner de notre attachement à son œuvre et à sa mémoire.

C'est la voie que suivent tous les « hommes intègres ». Amis du Burkina qui nous accueille et qui porte ce si beau nom, ou biennalistes venus de Belgique, du Québec, du Nouveau-Brunswick et de l'Ontario au Canada, de Côte d'Ivoire, de la Louisiane aux États-Unis, de France, du Mali, de Maurice, de Norvège, de Saint-Domingue, du Sénégal, de Suisse, de Roumanie ou de Tunisie.

 

Que les Burkinabè soient remerciés pour leur accueil si chaleureux et pour leur aide si efficace. Que soient également remerciés tous ceux qui nous ont accompagnés et conseillés dans la préparation de cette Biennale.

 

Que soit particulièrement assuré de notre gratitude et de notre respect Son Excellence Monsieur BIaise Compaoré, Président du Faso, dont le haut-patronage nous honore et nous oblige..

A la Une

 La culture suppose l'enracinement, la profondeur et la perspective d'un épanouissement sans cesse en progrès. 

Jacqueline de ROMILLY

Présidente d'Honneur de la Biennale de la langue française (2002-2010)

Dans Le Trésor des savoirs oubliés, éditions de Fallois, 1998, p. 93