Discours d’ouverture de la XXVIIIe Biennale de la Langue Française, Chicago

par Cheryl TOMAN

 

Monsieur le Consul Général

Chers Biennalistes anciens et nouveaux

Chers collègues, chers étudiants, chers amis

Pour la première fois en tant que présidente de la Biennale de la Langue Française, j’ai l’honneur de faire la séance d’ouverture, selon une tradition que nous suivons depuis 1965. A la XXVIIe Biennale à Paris, c’est mon prédécesseur, Roland Eluerd, linguiste et grammairien de renom, qui a fait sa dernière ouverture avant de me passer officiellement la présidence à la fin de son discours. C’était une transition qui n’a eu lieu que deux fois dans l’histoire de notre association--en 1993 quand Alain Guillermou, lui aussi un grand linguiste, avait passé le flambeau à Roland, tout comme Roland a fait pour moi en 2017.

En 1963, Alain Guillermou a fondé la Biennale avec une vision précise mais large aussi, pleinement respectueuse de la diversité des locuteurs de la langue française. Depuis ses origines, l'association a pour but d'aider et de soutenir l'ensemble des personnes, notamment les professeurs de français, et des organismes qui, à travers le monde, œuvrent pour le maintien des qualités propres et de l'unité de la langue française dans sa diversité et dans la diversité des cultures qu'elle véhicule ou est appelée à véhiculer. Les membres de la Biennale soutiennent les efforts pour la sauvegarde d’un commun patrimoine linguistique, la langue française.

La première Biennale à Namur en 1965 constituait un événement marquant : c’était la première fois dans l’histoire de la langue française qu’autant de professeurs, chercheurs, et d’autres représentants de la francophonie se réunissaient en un seul lieu. Durant ces premières années de l’association, Alain Guillermou était bien entouré—parmi ses soutiens, trois Académiciens, Léopold Senghor, Maurice Genevoix, et Jacqueline de Romilly. Guillermou a organisé des Biennales en France et dans d’autres pays d’Europe occidentale, en Amérique du Nord et en Afrique. Dans les années 90, Roland Eluerd a continué à renforcer nos liens dans ces mêmes régions et il a organisé plusieurs Biennales en Europe centrale et orientale, sans oublier les trois Biennales en France pour lesquelles il a réussi à obtenir le haut patronage du président de la République. Grâce à Eluerd, la Biennale a su évoluer avec son temps. Jusqu’à présent, nos 28 Biennales ont eu lieu sur trois continents et dans quatorze pays sans oublier nos sept colloques en France, tous sur des sujets abordant différentes problématiques de la francophonie. Aujourd’hui, nous sommes de retour en Amérique du Nord après une absence de 18 ans et ce n’est que la deuxième fois que nous sommes aux États-Unis—la dernière fois était la XIVe Biennale à Lafayette en Louisiane en 1991.

Bienvenue à Chicago! Cette ville m’est particulièrement chère parce que c’est ici que je suis née, l’année de la première Biennale à Namur. C’est ici à Chicago que j’ai commencé mes études de français, au lycée d’abord et puis à l’université—à cette même université, en fait--l’Université d’Illinois à Chicago. Je constate que Chicago est une ville francophile pleine d’énergie. C’est un honneur pour moi d’avoir organisé ma première Biennale à Paris suivie de celle-ci à Chicago, deux villes et deux chez-moi.

Monsieur le Consul Général Guillaume Lacroix, votre présence à cette séance d’ouverture est pour notre association un message d’encouragement et de soutien que nous apprécions énormément. Nous vous sommes très reconnaissants du soutien que vous nous avez accordé tout au long du déroulement des préparations pour cette XXVIIIe Biennale ayant pour thème, « Bilinguisme, plurilinguisme : mythes et réalités. Quels atouts pour la francophonie ? »

Je tiens également à remercier Marine Reuflet, l’Attachée Culturelle Adjointe et toute l’équipe du Consulat de France à Chicago.

A l’époque où j’ai rencontré Marine Reuflet pour la première fois pour lui proposer l’idée d’une Biennale à Chicago, la DGLFLF à Paris m’avait mise en contact avec Karl Cogard qui était en 2017 l’Attaché de coopération éducative à l’Ambassade de France aux États-Unis à Washington. Entre l’Ambassade et le Consulat, nous sommes bien entourés depuis le début de cette aventure. Karl Cogard a quitté son poste à l’Ambassade pour prendre une autre fonction à Paris au Ministère, mais nous sommes ravis d’avoir son successeur, Mathieu Ausseil, ici à Chicago et nous leur sommes reconnaissants à tous les deux.

Nos remerciements vont également à nos soutiens de longue date: l’Organisation internationale de la Francophonie, et surtout Madame Claudia Pietri, Spécialiste de programme pour la promotion de la diversité linguistique à l’OIF, ainsi que la Délégation à la langue française et aux langues de France au Ministère de la Culture et de la Communication et surtout Monsieur Paul de Sinéty, délégué général à la DGLFLF et Paul Petit, Chef de la mission emploi et diffusion de la langue française.

Nous remercions aussi nos partenaires les plus récents tels que le Carrefour des Acteurs Sociaux et le Partenariat Eurafricain et son président, Joël Broquet, et la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris Île de France, surtout Marianne Condé-Salazar qui est la Directrice des relations internationales de l'enseignement et du Français des Affaires et son collègue, Alexandre Holle, Directeur adjoint en charge du Développement et de l’Innovation qui est ici à Chicago avec nous. Ces amis ont tous fait des efforts extraordinaires pour promouvoir autour du monde cette Biennale à Chicago.

Enfin, c’est l’Agence Universitaire de la Francophonie qui nous permet d’avoir parmi nous le Vice-Recteur Abderrahmane Rida qui souhaite élargir les actions de l’AUF vers les États-Unis et on se réjouit de soutenir cette initiative. Nous attendons son intervention vendredi avec impatience.

Localement, la Biennale à Chicago aurait été inconcevable sans nos deux universités d’accueil et ceux qui y assurent les programmes en français, l’Université d’Illinois à Chicago et le chef du département d’études françaises et francophones, John Ireland, et son collègue Yann Robert et l’Université DePaul et la Directrice du programme en français, Polly Mangerson, et sa collègue Pascale-Anne Brault. A cette équipe de rêve à Chicago est venue s’ajouter l’Alliance Française à Chicago avec son ancien directeur bien connu dans cette ville et au-delà, Jack McCord. Jack vient de prendre sa retraite mais Mary Ellen Connellan, qui lui succède, et son équipe ont pris la relève en affirmant l’engagement envers la Biennale.

Des remerciements spéciaux et toute notre gratitude vont à Julia diLiberti, professeur au College of DuPage qui, avec l’aide de ses collègues, avait organisé la visite officielle de son campus pour des Biennalistes le premier octobre.

Il ne faut pas oublier tous ceux et celles qui œuvrent souvent dans l'ombre pour préparer la Biennale tous les deux ans. Je veux parler ici des membres de notre bureau, de notre conseil d’administration et de notre comité scientifique. Roland Eluerd est actuellement un de nos deux vice-présidents avec Line Sommant, docteure en linguistique et cofondatrice des Dicos d'or avec Bernard Pivot. J’exprime toute ma gratitude à notre secrétaire générale et trésorière, Liliane Soussan, ancienne professeure de lettres au lycée militaire de Saint-Cyr, avec qui j’échange des milliers de méls et de SMS depuis notre dernière rencontre à Paris il y a trois semaines, une de nos nombreuses rencontres pour préparer la Biennale. Je suis admirative de l’engagement fort et constant de tous les trois depuis plus de vingt ans. Malheureusement ils ne peuvent plus voyager comme avant mais ils sont sans aucun doute ici à Chicago avec nous par la pensée. J’ai ici à mes côtés pourtant trois membres de notre conseil d’administration—Mohammed Taifi, professeur à l’Institut Militaire de Virginie et un véritable ambassadeur de longue date pour la Biennale, Karen Ferreira-Meyers, professeur, chercheuse, et coordinatrice à l’Université d’Eswatini, et Leila Sassi, doctorante en didactique du FLE à l’Université de Mustapha Stambuli en Algérie. Il nous manque pourtant d’autres membres de notre conseil d’administration qui travaillaient sans relâche: Ridha Mezghani, Lamia Boukhannouche, Claire-Anne Magnès et Nicolas Mathieu parmi d’autres. Ces personnes sont les preuves que la Biennale aura encore une longue vie et je les en remercie.

Nous ne pouvons pas non plus oublier le soutien généreux de la Case Western Reserve University qui m’a quand même pardonné de ne pas avoir organisé la XXVIIIe Biennale à Cleveland et heureusement que deux de mes collègues et même une de nos étudiants sont parvenus à faire le trajet jusqu’à Chicago.

Et finalement, je dois des remerciements à tous nos intervenants qui ont accepté de participer à cette biennale et ainsi d’entrer dans notre histoire. Vous venez de si loin, de dix-sept pays autour du monde: Albanie, Algérie, Belgique, Bénin, Canada, Cameroun, Côte-d’Ivoire, Espagne, Eswatini, États-Unis, France, Jordanie, Liban, Madagascar, Maroc, République du Congo, Tunisie. Bienvenue à Chicago et bonne Biennale à tous.

 

A la Une

 La culture suppose l'enracinement, la profondeur et la perspective d'un épanouissement sans cesse en progrès. 

Jacqueline de ROMILLY

Présidente d'Honneur de la Biennale de la langue française (2002-2010)

Dans Le Trésor des savoirs oubliés, éditions de Fallois, 1998, p. 93