La presse imprimée francophone dans le Grand-Duché de Luxembourg en 2005

Frank WILHELM
Professeur à l'Université du Luxembourg

Dans le processus démocratique, le rôle d'une presse libre et indépendante n'est plus à démontrer. C'est une tribune qui permet à l'opinion publique de se constituer, un lieu de contre-pouvoir face au Gouvernement et aux instances économiques, c'est enfin une scène où s'expriment souvent des goûts philosophiques et littéraires. Le Grand-Duché de Luxembourg, monarchie constitutionnelle, peut se targuer, en dépit de sa population peu nombreuse et de l'exiguïté de son territoire, de posséder un paysage médiatique particulièrement bien développé. Qui plus est, ayant recours à plusieurs langues : l'allemand, le luxembourgeois et le français essentiellement. De ce fait, les journaux et magazines grand-ducaux font partie indiscutablement du domaine intellectuel, puisque le choix d'une langue comme moyen d'expression, de la part d'un journaliste ou d'un lecteur de journal, n'est jamais innocent, mais sous-entend ou révèle des attendus d'ordre culturel.

Il se trouve que, la fin du XXe siècle a connu, au moment même ou la presse imprimée semble menacée dans son existence par la concurrence des médias électroniques, un essor insoupçonné jusque-là. La présente étude se propose d'en analyser les principaux titres, leur philosophie, leur lectorat et leur insertion dans la société grand-ducale. Mais pour comprendre le présent, il est utile de faire l'historique de la presse dans ce pays, qui commence à la fin de l'Ancien Régime.

1. Les origines de la presse luxembourgeoise

Ce n'est qu'en 1598 que Luxembourg aura sa première imprimerie, fondée par Mathias Birton.

Le Duché de Luxembourg avait une population germanophone ou : dialectophone, c'est-à-dire parlant spontanément un dialecte francique-mosellan de l'Ouest. Pourtant, le français était utilisé depuis des siècles par la Cour, la haute administration, la justice, l'allemand écrit étant réservé, par exemple, aux communications officielles dont on voulait absolument s'assurer qu'elles seraient bien comprises par les suets. Pour des raisons politiques, au moment de la montée du protestantisme, le Duché de Luxembourg, sous les Habsbourg d'Espagne, ignora les velléités réformatrices du XVIe siècle et resta toujours dans le giron du catholicisme. En 1603, l'ordre des Jésuites fonda à Luxembourg un Collège, à l'emplacement actuel de la Cathédrale et la Bibliothèque nationale de Luxembourg.

Ce sont les Jésuites qui fondèrent le premier journal du pays, en langue française : La Clef du Cabinet des Princes de l'Europe (1704-1773). Cette publication fut suivie du Journal historique et littéraire (1773-1788). Celui-ci était principalement rédigé par le père François-Xavier de Feller, premier journaliste luxembourgeois, qui s'exprimait en français. Conformément à l'esprit de sa Compagnie, de Feller était un adversaire résolu du mouvement des Lumières, en particulier de Voltaire, dont il admirait la plume talentueuse, à laquelle la sienne ressemblait par ailleurs, mais dont il condamnait de façon très ferme la doctrine, qu'il trouvait pernicieuse.1 Toujours est-il que le Duché de Luxembourg resta fidèle jusqu'à la fin de l'Ancien Régime au système féodal, à la religion catholique et à l'univers mental induit par eux.

2. La presse comme enjeu du pouvoir idéologique aux XIXe et XXe siècles

L'irruption de la Révolution française dans le Luxembourg (1794) marquera un tournant important. La bourgeoisie d'affaires qui prend les rênes du pouvoir à la suite du grand chambardement s'inspire du libéralisme philosophique et politique imposé par les républicains français. Pendant tout le XIXe siècle, le Luxembourg, devenu Grand-Duché, indépendant depuis 1839, aura toujours une presse francophone, même si le pays perd en 1839 son dernier quartier spontanément francophone : la future Province du Luxembourg belge avec comme chef-lieu Arlon, où continue de se parler le dialecte luxembourgeois.

Depuis, la population autochtone est uniquement germanophone (dialectophone) et il a fallu, en 1843, un acte de volontarisme politique de la part du jeune État pour jeter les bases d'un enseignement bilingue, où le français fut maintenu à côté de l'allemand. Bien qu'il n'y ait pas de langue officielle, le français jouit d'une prépondérance de fait, la version française des lois faisant foi, l'administration s'exprimant surtout dans cette langue. D'autre part, au XIXe siècle, la bourgeoisie, dépositaire des valeurs de la Révolution française et du libéralisme belge, est très élitiste ; dans bien des grandes familles luxembourgeoises on parle français, les études universitaires passent surtout par la France et la Belgique francophone. La presse francophone grand-ducale de cette époque est rarement proche des milieux catholiques et papistes, mais reflète plutôt l'idéologie de la bourgeoisie libérale au sens philosophique et économique.

Comme titres de la presse issue de ces milieux, on notera le Journal de la Ville et du Grand-Duché de Luxembourg (1827-1844), rédigé par Mathieu-Lambert Schrobilgen, un franc-maçon notoire et militant, le Courrier du Grand-Duché de Luxembourg (1844-1869), L'Union (1860-1871), L'Avenir de Luxembourg (1868-1871) et L'Indépendance luxembourgeoise (1871-1934).

L'année 1848, qui connut aussi des mouvements révolutionnaires dans le paisible Grand-Duché, fut marquée par l'abolition de la censure. De nombreux journaux qui firent alors leur apparition ; seul a survécu jusqu'à nos jours le Luxemburger Wort, une fondation catholique qui appartient de nos jours à l'imprimerie de l'Archevêché de Luxembourg. Ce journal de langue allemande - ce qui lui permet de toucher la population en profondeur - a toujours défendu avec zèle et souvent avec intolérance la doctrine de l'Église. Il vient combler certaines aspirations liées au renouveau du catholicisme en Luxembourg après les ponctions opérées sur le clergé local par la Révolution française : ce renouveau s'articule essentiellement via la langue allemande, plus proche des couches populaires. Dans l'Ancien Régime, les prêtres étaient souvent formés dans des pays ou régions francophones, au XXe siècle, l'Église catholique luxembourgeoise s'orientera surtout par rapport à l'univers culturel allemand ; elle aura son premier évêque vers la fin du siècle, son premier séminaire également.

Jusqu'au début de la Deuxième Guerre mondiale, on note deux publications francophones : le quotidien Luxembourg (1935-1940), qui prend la suite de L'Indépendance, et L'Illustré luxembourgeois A-Z (1933-1940). L'invasion du pays par la Wehrmacht, le 10 mai 1940, signifie le coup d'arrêt de cette presse francophone, qui ne pourra plus reprendre pied sous la même forme après la Libération, quelques titres francophones nés dans l'euphorie de la Libération ne survivant pas.

Il n'y eut plus de quotidien francophone luxembourgeois dans l'immédiat après-guerre, mais heureusement des éditions luxembourgeoises de journaux francophones domiciliés dans les pays voisins : La Meuse-Luxembourg, imprimée à Liège et paraissant de 1946 à 1978, ainsi que Le Républicain lorrain, imprimé à Metz et paraissant de 1961 à 2001. Ce dernier quotidien, dont le niveau rédactionnel laissait souvent à désirer, notamment en ce qui concerne la correction du français, visait le grand public et donnait parfois dans le journalisme à sensation. Pour le Grand-Duché, il avait la particularité de pouvoir aborder certains sujets avec plus de liberté, dans la mesure où la loi française sur la presse était plus permissive sur certains points que la législation luxembourgeoise. Là où un journal grand-ducal doit s'imposer une réserve certaine dans le domaine de l'identité d'un prévenu lors d'un procès ou d'une personne accidentée, le quotidien messin pouvait sans danger révéler le nom de la personne, ou du moins le suggérer par des initiales, reproduire la plaque minéralogique de la voiture impliquée dans un accident, plaque qui serait voilée dans un journal luxembourgeois. D'autre part, le regard des collaborateurs français, lorrains, de cette publication sur le Grand-duché, pays monarchique, était souvent marqué par une comparaison implicite avec ce qui se passait en France, pays républicain : malgré des affinités certaines entre les deux pays, leur passé culturel, politique et administratif commun, il y a des particularismes non négligeables, ne serait-ce qu'au niveau des traditions culinaires, associatives, festives, des usages linguistiques, etc. Enfin, avantage certain : le collaborateur luxembourgeois d'une cette publication bénéficiait d'un surplus de recul par rapport à l'actualité nationale.

3. La presse au XXIe siècle : regroupements économiques et débats sociétaux

Depuis le début du XXe siècle, la presse luxembourgeoise est une presse idéologique au sens politique du terme. C'est-à-dire que les principaux journaux sont des organes d'expression de partis politiques, leurs rédacteurs étant tenus de se conformer à l'esprit maison, les collaborateurs extérieurs bénéficiant d'un régime de plus grande liberté. L'évolution sociale a cependant fini par gommer les principales différences et divergences dans les options majeures, les trois partis principaux (chrétien-social, socialiste, libéral-démocrate) alternant au Gouvernement, avec une prédominance des chrétiens-sociaux. Ce ne sont plus les grands clivages idéologiques - gauche / droite, socialisme / capitalisme - qui dominent les débats relayés et amplifiés par la presse, mais plutôt des questions d'organisation de la vie privée des citoyens ou de morale publique. En raison de facteurs économiques, il y a eu un certain regroupement, une concentration des principales publications. On distingue plusieurs groupes de presse, les deux plus importants étant le groupe Saint-Paul (Luxemburger Wort, La Voix du Luxembourg, Télécran, journal télé au titre français mais rédigé en allemand), le groupe Editpress aux mains du OGBL, fédération syndicale indépendante (Tageblatt, Le Quotidien, Le Jeudi), et des journaux appartenant à des partis (Lëtzebuerger Journal, Zeitung vum Lëtzebuerger Vollek) ou autonomes (D'Lëtzebuerger Land, Woxx, Den neie Feierkrop) : ces derniers majoritairement germanophones.

La seule perspective idéologique nouvelle apparue ces trente dernières années aura été impulsée par le mouvement vert-alternatif. Or, ces idées écologiques, importées d'Allemagne, ont trouvé jusqu'ici peu d'échos dans la presse francophone. On note aussi une recrudescence des idées conservatrices, nationalistes et xénophobes au sein d'un parti corporatiste d'extrême-droite (ADR, Aktioun fir Demokratie a Rentegerechtegkeet, Action pour la démocratie et la justice) : il s'exprime essentiellement en allemand et en luxembourgeois.

Il est vrai que le vote de la loi de 1984 sur le régime des langues, qui fait du luxembourgeois la " langue nationale des Luxembourgeois ", a permis une émergence sans précédent de l'ancien dialecte comme langue de plus en plus écrite et imprimée, au risque d'entraîner une certaine ghettoïsation linguistique. On peut en citer comme illustration le fait que, dans la presse, actuellement, les avis de naissance, de fiançailles, de mariage et de décès ainsi que les avis de remerciements après décès sont aujourd'hui très majoritairement rédigés en luxembourgeois. Après la guerre encore, beaucoup de ces annonces étaient publiées en français, l'allemand n'étant quasiment pas employé par les Grand-Ducaux pour ce type d'annonces familiales.

La rubrique " Lettres ouvertes à la rédaction " des journaux donne la possibilité au public d'exprimer son avis, souvent de façon impulsive, émotionnelle : il n'est pas étonnant que beaucoup de leurs auteurs s'expriment en luxembourgeois ou en allemand. Pour la plupart des Grand-Ducaux, même s'ils maîtrisent convenablement le français, cette langue n'est pas employée spontanément pour exprimer, par exemple, un motif d'indignation.

Même s'ils ne sont pas essentiellement francophones, presque tous les quotidiens accordent une place plus ou moins importante aux contributions en français. En fait : depuis 1945, la presse grand-ducale est polyglotte : l'allemand est la langue la plus employée, s'adressant au grand public national. Le français est plutôt réservé à des articles d'une haute technicité politique, juridique, universitaire, commerciale, ou à des sujets culturels. Bien entendu, le public cultivé lit dans les deux ou trois langues du pays, même s'il a une préférence pour l'une ou l'autre. On lit ou on consulte souvent plusieurs journaux, les administrations, entreprises et écoles les mettant à la disposition de leur personnel. Il existe une nombreuse presse associative et professionnelle.

Le plus grand tirage (plus de 80.000 exemplaires par jour, actuellement) est celui du Luxemburger Wort, organe essentiellement germanophone de l'Église catholique (Archevêché de Luxembourg, groupe Saint-Paul) et proche du Parti chrétien social (PCS) qui domine la scène parlementaire et gouvernementale depuis trois quarts de siècle. Ce grand quotidien, conservateur comme Le Figaro, est présent dans la plupart des ménages sous forme d'abonnement. Le Wort se montre souvent méfiant vis-à-vis d'innovations dans le domaine des moeurs, de l'esthétique et de la culture, tout en étant paradoxalement très ouvert aux révolutions techniques, industrielles et commerciales, en phase avec les milieux économiques de ses annonceurs, car la publication vit de ses rentrées publicitaires. Ce succès surprenant d'un journal prônant un catholicisme parfois intégriste dans un pays où la pratique religieuse ne dépasse plus guère les 20 % de la population s'explique par divers facteurs. D'abord, le Wort ne fait pas mystère de ses convictions monarchistes, partagées par une grande majorité de la population, et défend une ligne assez archaïque associant le trône et l'autel, lien qui ne semble plus aller de soi pour certains. Ensuite, jouant la carte de la stabilité politique et sociale, insistant sur les traditions et la cohérence nationales, le Wort, par ce rôle fédérateur, rassure visiblement les milieux économiques et est devenu au fil du temps un important agent économique lui-même. Enfin, si tant est que l'on puisse invoquer un " caractère national " propre aux Luxembourgeois, ce journal l'incarne peut-être le plus avec sa prudence, sa cautèle, sa pondération, sa tendance à marginaliser toute tentative de pensée dissidente et, il faut bien l'avouer, une part d'hypocrisie qui consiste à se voiler la face sur un certain nombre de tensions et de problèmes qui touchent la société grand-ducale.

Les autres journaux luxembourgeois, comme le quotidien Tageblatt, organe syndical de gauche proche du Parti ouvrier socialiste luxembourgeois (POSL) et le Lëtzebuerger Journal appartenant au Parti démocratique (PD, libéral), aux tirages beaucoup moins importants que celui du journal de l'Archevêché, comportent plus d'articles en allemand qu'en français. Bien qu'imprimé à Esch-sur-Alzette, donc à deux pas de la frontière française, le Tageblatt, visant surtout le public populaire et ouvrier du Bassin minier luxembourgeois, paraît de ce fait surtout en allemand. Mais, là encore, on observe une évolution. Tenant compte du rôle de plus en plus important joué par le français, non plus comme langue de culture, mais comme langue minimale de compréhension sociale, le Tageblatt a signé un accord avec Le Monde pour une prise de participation croisée et aussi des articles du célèbre journal parisien repris par son confrère grand-ducal. Bien que le Lëtzebuerger Journal soit l'organe d'un parti dont l'électorat se recrute essentiellement dans les milieux industriels et commerciaux, il utilise plutôt la langue allemande, le français étant utilisé pour des nouvelles culturelles ou pour des prises de position touchant des questions sociétales. L'hebdomadaire libéral D'Lëtzebuerger Land - au titre luxembourgeois - publie ses nouvelles et commentaires politiques et économiques surtout en allemand, mais a d'excellents collaborateurs francophones, comme le professeur et critique d'art Lucien Kayser par exemple. Il est vrai aussi que certains de ses rédacteurs, le directeur Mario Hirsch ou la responsable de la rubrique culturelle, Josée Hansen, s'expriment indifféremment en allemand et en français. Le journal communiste, Zeitung vum Lëtzebuerger Vollek, dont le lectorat se recrute naturellement dans ce qui reste du " prolétariat ", publie presque uniquement en allemand ; pour cet organe de parti, le français semble encore trop associé à la bourgeoisie " capitaliste " et l'on ne semble pas vouloir toucher les dizaines de milliers de Portugais2 résidents francophones, qui occupent (encore) des postes subalternes dans l'économie du pays.

La fin du XXe siècle a été marquée en Luxembourg par trois nouveautés importantes au niveau des publications en français. Au point de vue quantitatif, la presse francophone n'a jamais été aussi bien représentée et il faut souhaiter que cet état de grâce puisse se maintenir.

Le 17 avril 1997 paraît le premier numéro du premier hebdomadaire de langue française : Le Jeudi (format et papier journal), inspiré par L'Événement du jeudi parisien. Il est publié par le groupe Editpress (Tageblatt) appartenant au syndicat " indépendant " de gauche qui soutient le Parti ouvrier socialiste luxembourgeois (POSL). C'est un hebdomadaire " généraliste " qui veut traiter avec le recul propre à ce genre de publication tous les phénomènes sociaux sous une forme ramassée et percutante. La publication comporte quatre cahiers thématiques, le premier traitant de questions sociétales ou politiques. Les articles touchant la finance font l'objet d'un autre cahier. La culture a droit au troisième, avec une préférence pour l'actualité théâtrale, cinématographique, musicale, chorégraphique, artistique. La littérature n'est pas complètement absente, mais est commentée plutôt par le supplément mensuel Livres. Bücher du Tageblatt. Un dernier cahier est consacré chaque semaine à un dossier particulier : c'est là, assurément, la plus grande originalité de l'hebdomadaire. Dans la mesure où certains de ses rédacteurs sont Français ou Belges (Jacques Hillion), le regard que Le Jeudi jette sur certains faits et les interprétations qu'il en donne ouvrent de nouvelles perspectives, ces journalistes pouvant observer la société luxembourgeoise avec davantage de distance, voire de sérénité. C'était le point de vue du Républicain lorrain.

Comme contributeurs réguliers du Jeudi : la directrice Danièle Fonck, directrice adjointe également du Tageblatt, le rédacteur en chef Jean Portante, qui signe des papiers hebdomadaires dont un billet d'humeur parfois fort relevée, son confrère en écriture Jean Sorrente, professeur dans la vie, l'ancien Premier ministre Gaston Thorn qui présida la Commission européenne, Marie-Anne Lorgé, une Belge comédienne et journaliste culturelle, le Lorrain Claude Frisoni, directeur du Centre culturel de rencontre Abbaye de Neumünster et président des Amis de la Maison de Victor Hugo à Vianden (rubrique : " Ça va mieux en le disant "), le professeur André Wengler, l'ancien greffier de la Chambre des Députés Pierre Dillenburg, ou encore l'ancienne ministre Erna Hennicot-Schoepges (membre influent du Parti chrétien-social, rival du Parti ouvrier socialiste). L'apport essentiel du Jeudi, c'est surtout cet ensemble de personnalités diverses qui y publient leur chronique régulière ; elles sont choisies non en raison d'affinités politiques ou politiciennes, mais en raison de leur talent de plume et de leur implication dans la marche du siècle.

Observant l'évolution de la société luxembourgeoise et l'emploi de plus en plus fréquent du français dans les milieux économiques, les responsables du Luxemburger Wort, il y a une trentaine d'années, ont rassemblé des pages en langue française insérées dans leur journal (1972-1978), ce cahier francophone portant le titre de La Voix du Luxembourg. Mais, la rentabilité économique n'étant pas assurée, ce volet francophone disparut.

L'arrêt de l'édition luxembourgeoise du Républicain lorrain, le 13 novembre 2001, provoqua une double réaction dans la presse francophone. Bien que le quotidien lorrain eût perdu beaucoup de ses lecteurs en Luxembourg, qui l'achetaient presque tous au kiosque, les deux groupes rivaux de presse grand-ducaux se disputèrent cette clientèle.

En coédition avec Le Républicain messin, le groupe Editpress lança un nouveau titre : Le Quotidien, qui paraît depuis le 14 novembre 2001. Journal maintenant luxembourgeois, car imprimé à Esch-sur-Alzette par une société luxembourgeoise, cet organe de presse n'a plus le recul de l'ancien quotidien lorrain qui pouvait jeter un regard plus neutre sur le Grand-Duché. Il lui manque le point de vue lorrain, voire français sur le pays, et les pages consacrées à la Lorraine ne sont plus aussi fournies que jadis. Insistant souvent sur les nouvelles locales et sportives présentées de façon spectaculaire, Le Quotidien s'adresse à un public populaire. Mais il faut dire aussi que, au point de vue rédactionnel, la qualité s'est améliorée par rapport à l'ancien Répu. C'est un journal que l'on continue d'acheter au kiosque. Du fait qu'il paraît à Luxembourg et qu'il a au moins cinq rédacteurs salariés, il bénéficie aussi de l'aide gouvernementale à la presse. Par contre, l'édition dominicale, reprise d'après Le Républicain lorrain, cessa de paraître dès octobre 2002, pour des raisons financières. Faute de mieux, les Grand-Ducaux francophones se rabattront sur l'édition dominicale du Répu, quitte à ce qu'elle ne publie plus de nouvelles spécifiques concernant leur pays.

La nouvelle publication d'Editpress, dont le lancement avait été imprudemment annoncée à l'avance, fut précédée de quelques semaines par une initiative du Luxemburger Wort. Le 2 octobre 2001, en effet, parut le premier numéro de La Voix du Luxembourg, mais cette fois comme quotidien autonome. Ainsi, l'héritage du Républicain était partagé entre deux groupes de presse. La Voix, illustrée en couleur comme Le Quotidien, n'est pas un clone francophone du Wort, même si beaucoup de rubriques sont identiques, comme les avis familiaux ou les publicités, et si certains articles sont traduits de l'allemand ou, éventuellement, résumés. Du fait que l'équipe rédactionnelle est distincte, du fait des différences culturelles entre un journal germanophone et un journal francophone, le regard sur l'actualité peut changer. Sur certains points, par exemple, La Voix peut se montrer plus tolérante, voire plus libérale que le journal concurrent de la même et pieuse maison-mère. La Voix du Luxembourg se proclame apolitique, même si tel collaborateur, Gilles van Grasdorf, se permettait régulièrement, dans le Wort, de véritables éreintements à l'égard du président socialiste Mitterrand et du gouvernement de la Gauche plurielle : phénomène rare dans la presse francophone. Un autre journaliste français, Gaston Carré, excellent éditorialiste, a travaillé pour La Voix avant de rejoindre récemment le Wort, où ses papiers très personnels aux parisianismes intellectuels détonent par rapport au conformisme de mise dans ce plus vieux journal du pays. Pour le Wort, sa signature signifie un enrichissement.

Contrairement au Wort, La Voix s'adresse à un lectorat qui s'approvisionne plutôt dans les maisons de la presse que par abonnement. De ce fait, c'est un lectorat peut-être plus volatile, moins fidèle en tout cas que le public traditionnellement abonné des autres quotidiens de langue allemande. Mais l'influence d'un journal ne peut se mesurer uniquement au nombre de ses lecteurs, il faut tenir compte aussi de leur qualité et de leur poids dans la société. Il est clair que le lectorat francophone de La Voix du Luxembourg se recrute parmi les classes dirigeantes du pays, qui font l'opinion, et que la direction du journal catholique - où le clergé n'est plus guère représenté - veut atteindre. Ces décideurs sont, en effet, très souvent aussi les annonceurs les plus intéressants (banques, secteur tertiaire, industries de la communication, Gouvernement, administrations, etc.). Remarquons aussi que La Voix du Luxembourg cherche de nouveaux lecteurs dans la périphérie linguistique, parmi les frontaliers lorrains ou belges de langue française, qui sont plusieurs dizaines de milliers à trouver du travail au Grand-Duché. Ainsi, pour ce qui est de la page sportive, la version allemande donnera des nouvelles concernant le championnat de France de football de 1e ligue ou les résultats du tournoi de Roland-Garros, mais sans trop développer. La version française sera plus explicite et accordera plus de place aux échos concernant, par exemple, le FC Metz, équipe professionnelle française la plus proche de Luxembourg.

Dans les trois nouvelles publications francophones, on trouve des mots croisés français, dont les principes ludiques et définitionnels sont très différents des cases proposées par la presse germanophone. En effet, les définitions allemandes sont en général platement encyclopédiques, alors que les cruciverbistes francophones, taquinés par les verbicrucistes, doivent véritablement jouer avec les mots, non avec leurs sens dénotés. Signalons les grilles publiées par La Voix du Luxembourg, dont le degré de difficulté et d'inventivité fait appel à des joueurs d'un niveau linguistique et culturel avancé.

Un mot sur les publications à thématique culturelle. Toutes les semaines, le Wort fait paraître depuis les années 1950 un supplément littéraire et culturel intitulé Die Warte. Perspectives. Comme le journal lui-même, ce supplément est plurilingue ; dans ce cahier dédié aux essais et aux comptes rendus, la langue française est même légèrement majoritaire. C'est le rendez-vous des intellectuels catholiques, à l'image - actuellement - des francophones Jean-Pierre Kraemer, Raymond Schaack, Sœur Valentine Rauch, Georges Als, Gilbert Trausch, Raymond Baustert, Alain Wagner. Les thèmes qui y sont traités le sont souvent de manière académique : histoire nationale, architecture, religion, philosophie, politique, littérature, éducation. Il n'y a pas vraiment de fil rouge, sauf l'idée qu'il faut défendre les " valeurs chrétiennes " dans une société de plus en plus laïcisée.

Le Tageblatt fait paraître alternativement deux suppléments culturels. Kulturissimo, qui a repris le relais du Phare qui paraissait à partir des années 1960, est bilingue et entend couvrir tout le champ de la création. Le supplément mensuel uniquement littéraire, Livres. Bücher, paraît depuis 1996 le troisième vendredi de chaque mois. Il est également bilingue, mais la partie francophone saute davantage aux yeux du fait que son rédacteur en chef était pendant les cinq premières années Jean Portante, l'écrivain de langue française le plus actif du pays, le seul professionnel à part entière. Le volet francophone est aujourd'hui coordonné par Corina Mersch, d'origine roumaine francophone, Luxembourgeoise d'adoption. Livres. Bücher, dont l'esprit et la présentation sont proches des suppléments équivalents du Monde et surtout de Libération, est, aux yeux de beaucoup d'observateurs, le meilleur supplément littéraire jamais publié en Luxembourg3 , le plus volumineux aussi. Les vingt pages actuelles contiennent de nombreux articles de fond, des comptes rendus, des entretiens avec des auteurs, des billets d'humeur, des chroniques régulières, des blocs-notes d'auteurs qui en font une synthèse vivante. Le supplément est dû à une équipe d'une cinquantaine de collaborateurs, luxembourgeois et étrangers, écrivains, enseignants, critiques, intellectuels, professionnels du livre. Beaucoup des contributeurs sont des " plumes " confirmées, dont la seule signature est garantie d'originalité ou de compétence, comme Jean Sorrente, Laurent Bonzon, Robert Redeker, Pierre Halen. À côté de thématiques dictées par l'actualité, chaque numéro comporte des rubriques récurrentes, des pages étant réservées à la " revue des revues ", aux livres d'art et aux expositions et autres manifestations littéraires, à la BD, aux " vitrines " (brèves notes de lectures signées par un " garant " qui recommande la lecture de l'ouvrage en question). Les seules publicités qui y paraissent attirent l'attention du lecteur sur les principales librairies du pays et sur les autres publications éditées par ce groupe de presse.

Outre aux abonnés du quotidien, le supplément Livres. Bücher est distribué gratuitement aux écoles et instituts culturels, ce qui compense le tirage assez modeste du journal (aux environs de 25.00 exemplaires). Comme celui-ci, le supplément vise surtout un lectorat de centre gauche et libéral, ce qui veut dire que cette publication a des préférences idéologiques. On y parle peu de certains sujets comme la problématique religieuse ou ecclésiastique, la vie familiale, la répartition traditionnelle des rôles par sexe. Ces sujets sont plutôt évoqués dans Die Warte. Perspectives, supplément culturel qui, en revanche, n'aborde guère des sujets tabous en milieu catholique, comme la sexualité, la laïcité, les nouvelles formes de vie en commun, les maladies sexuellement transmissibles, les scandales qui touchent le clergé, les dessous de l'économie et de la politique, etc.

Dans le paysage médiatique imprimé grand-ducal, on peut regretter qu'il n'y ait pas aujourd'hui - pas plus que par le passé - de journal ou d'hebdomadaire satirique digne de ce nom en langue française. Il y a certes Den neie Feierkrop [Le Nouveau Tisonnier, depuis 1993], qui a la prétention de jouer au Canard enchaîné ou du moins au Hérisson comme organe de révélation et de flagellation. Mais le seul article francophone qui y paraît chaque semaine n'a pas la qualité d'insolence et de style des rubriques en allemand. Le rédacteur en chef, germanophone, qui cultive l'anarchisme de gauche comme de droite, utilise parfois des arguments hautement discutables ou érige des affaires à scandale sur de simples racontars, mais il faut lui accorder qu'il le fait souvent dans des satires ou des parodies qui font mouche, ce que les articles francophones ne font guère. Tout se passe comme si l'esprit français n'était pas importable à ce niveau, en Luxembourg.

Pour être complet, il faut signaler une nouvelle forme de la presse au Grand-Duché de Luxembourg, des magazines haut de gamme au niveau de la mise en page, de l'illustration et d'impression quadri, avec un flair très international, comme Made in Luxe. Culture et art de vivre au Luxembourg ou encore PaperJam. Média économique et financier. Malgré l'allure anglo-américanophone que leur confère leur titre, ces magazines d'une excellente tenue linguistique et rédactionnelle paraissent heureusement en français, avec éventuellement des résumés en anglais. C'est que le français continue d'être très employé dans les milieux économiques du pays. Quant à la presse syndicale ou associative, elle a recours au français selon la composition sociale de son lectorat : la part francophone augmente avec le degré de scolarisation du public ou avec son origine latine.

Bilan

D'une façon générale, on peut dire que la presse francophone grand-ducale jette un regard décapant, plus personnalisé sur la réalité politique, sociale et culturelle luxembourgeoise et étrangère, alors que la presse de langue allemande - inspirée par des modèles d'outre-Moselle - se donne comme plus objective et met moins en avant l'auteur de l'article ou de la contribution. L'une comme l'autre de ces mentalités font partie de l'identité nationale luxembourgeoise, constamment obligée de se définir et de se légitimer face aux sollicitations culturelles des pays voisins : la France, l'Allemagne et aussi la Belgique.

Du fait que le Luxemburger Wort occupe un quasi-monopole sur le marché de la presse grand-ducale, on pourrait craindre que l'équilibre démocratique ne soit menacé au profit de la vision conservatrice et étroitement catholique de ce journal fondé au milieu du XIXe siècle. Heureusement il n'en est rien. D'abord, les lecteurs de ce quotidien, la plupart abonnés, semblent faire le départ entre, justement, cette conception philosophique qui se condense par exemple dans les éditoriaux ou dans les choix de société défendus par le Wort, et son apport à la cohésion nationale du fait de sa couverture très large. D'autre part, même si le journal de l'Archevêché n'a pas de concurrent direct pour ce qui est du tirage, les publications proches des autres partis (socialiste, démocratique) ou groupes d'intérêt (milieux économiques) constituent un contre-pouvoir effectif par leur plus large éventail idéologique et l'attention qu'elles prêtent à des groupes sociaux (encore) marginaux ou émergents. En particulier, elles répondent souvent davantage et plus vite aux mutations sociales et aux changements de mentalités et correspondent à d'autres sensibilités que le Luxemburger Wort. La version française de ce quotidien n'est pas nécessairement plus avant-gardiste ou plus libérale en cette matière que la version germanophone.

Il ne faut pas perdre de vue que tous les quotidiens luxembourgeois défendent des idées proches d'un parti politique, d'un syndicat proche d'un parti de gauche ou de l'Église catholique qui soutient et surveille le PCS. Il n'y a pas de quotidien national qui, comme Le Monde, revendiquerait une certaine forme de neutralité politicienne, quitte à avoir une sensibilité orientée vers la droite, la gauche ou le centre de l'échiquier politique. Malgré tout, peut-être même en raison de subtiles redistributions de parts d'influence idéologique, le paysage de la presse grand-ducale arrive à maintenir un certain équilibre entre les différentes familles de pensée, la prospérité permettant d'ailleurs à beaucoup d'habitants, d'administrations ou d'entreprises de s'abonner à plusieurs publications.

En Luxembourg, le recours au français, par l'ouverture qu'il comporte sur la périphérie linguistique et sur le monde, peut être un antidote aux tendances au repli sur soi, comme en comporte l'attrait dont bénéficie actuellement la langue luxembourgeoise. À condition que l'utilisation de la langue française n'implique pas une acceptation aveugle de la politique du Gouvernement français. Mais, depuis que l'Allemagne fédérale a donné suffisamment de gages de démocratie, les temps où francophilie et francophonie allaient de pair pour certains intellectuels luxembourgeois sont révolus. On choisit le français moins pour marquer son acceptation de la culture française que pour chercher l'accession à l'universel.

Malgré ses tirages qui n'atteignent pas les dix mille exemplaires pour chacun des nouveaux titres ici présentés, la nouvelle presse francophone contribue à l'identité luxembourgeoise dans la mesure où elle permet aux Grand-Ducaux de communiquer avec l'étranger ou avec les résidents et frontaliers francophones, tout en ne reniant rien de leur particularité nationale. Grâce à l'emploi du français, langue minimale d'intégration du petit pays, il est possible de concilier un tant soit peu régionalisme et cosmopolitisme.

Frank WILHELM
Professeur à l'Université du Luxembourg

Notes

1. Voir F. Wilhelm, " François-Xavier de Feller (1735-1802). Jésuite luxembourgeois adversaire de Voltaire et des Lumières ", Danièle Pister (éd.), L'Image du prêtre dans la littérature classique (XVIIe-XVIIIe siècles), Actes du colloque organisé par le Centre " Michel Baude - Littérature et spiritualité " de l'Université de Metz, 20-21 novembre 1998, pp. 203-225. [RETOUR]

2. La population portugaise bénéficie de sa propre presse lusophone, puisque le groupe Saint-Paul édite depuis 1970 Contacto, et le groupe Editpress depuis 1999 Correio. [RETOUR]

3. L'auteur de ces lignes partage ce point de vue, mais du fait qu'il est un des collaborateurs de la première heure de Livres, son jugement peut sembler partisan. D'un autre côté, c'est pour connaître et apprécier la qualité des autres chroniqueurs et collaborateurs réguliers de ce supplément qu'il se sent honoré de faire partie de l'équipe rédactionnelle depuis les débuts.[RETOUR]


Orientation bibliographique par ordre chronologique

SEYL, Antoine, " La presse luxembourgeoise ", Le Chronique Graphique, Bruxelles, n° 77, 1936, pp. 3123-3129 ;

NOPPENEY, Marcel, " Les origines de la presse luxembourgeoise ", Luxembourg. Supplément de l'Exposition de Paris 1937, Luxembourg, 1937 ; id., " Histoire de la presse luxembourgeoise de langue française ", ... à Luxembourg autrefois ... 1704-1870, III, Luxembourg, 1958, pp. 137-140 ;

MOLITOR, Victor, Histoire de l'Idéologie politique dans le Grand-Duché de Luxembourg de 1841 à 1867, Luxembourg, 1939 ;

ASSOCIATION LUXEMBOURGEOISE DES JOURNALISTES, Eis Presse. Le journalisme en Luxembourg. Documents, Luxembourg, 1975 ;

HEIDERSCHEID, André, Particularités de la Presse luxembourgeoise, Luxembourg, 1979 ;

KRAEMER, Jean-Pierre, " La presse ", Rosemarie Kieffer (éd.), Littérature luxembourgeoise de Langue française, Sherbrooke, 1980, pp. 133-143 ;

HEMMER, Carlo, HEIDERSCHEID André, NEUEN, Jacques, Ries, A., Presse écrite et Télécommunications, Luxembourg, 1983 ;

ZECHES, Léon, " Luxemburger Presse heute", Luxemburger Marienkalender, Luxembourg, 1983, pp. 142-148 ;

SOLD, Alvin, " Les quotidiens luxembourgeois. Une presse politique très engagée ", Benelux. Revue trimestrielle, Bruxelles, 1985, n° 1, pp. 53-59 ;

FRIEDRICH, Evy, " Geschichte des Luxemburger Pressewesens ", Les Publications mosellanes, Mémorial 1989. La Société luxembourgeoise de 1839 à 1989, Schwebsange, 1989, pp. 899-910 ;

MAGNÈS, Claire Anne, " Connaissance de nos revues. Quelques revues culturelles luxembourgeoises ", Revue de la presse périodique, Bruxelles, n° 14, février 1992, pp. 5-6 ;

MULLER, Jean-Claude, " Du droit de réponse écrit traditionnel aux médias audiovisuels : la liberté de la presse au Luxembourg ", Luxemburgo : Lengua, cultura y comunicación. Luxembourg : Langue, culture et communication, [Espagne], 1996, pp. 59-73 ;

WILHELM, Frank, " Dictionnaire de la francophonie luxembourgeoise ", La Francophonie du Grand-Duché de Luxembourg, numéro hors série des Cahiers francophones d'Europe centre-orientale, Universités de Pécs (H) et de Vienne (A), 1999, pp. 5-363 ; id., " La presse francophone luxembourgeoise dans un contexte germanophone ", communication présentée lors du colloque organisé par l'Année francophone internationale à la Sorbonne en mai 2001, publiée en ligne sur l'adresse : www.ulaval.ca/afi/colloques/colloque2001/actes/textes/wilhelm.htm ;

MAGNÈS, Claire Anne, " [Revues] Grand-Ducales ", Francophonie vivante, Bruxelles, n° 1, mars 2001, pp. 37-43 ;

BOTZLER, Uli, À propos … Medien und Kommunikation, Luxembourg, 2002 ;

HILGERT, Romain, Les Journaux au Luxembourg 1704-2004, Luxembourg, 2004 ;

PETERS, Manfred, " Lëtzebuergesch : von der Mundart zur Nationalsprache. Soziolinguistische und pragmatische Aspekte einer komplexen Entwicklung ", Lëtzebuergesch. Enwicklungstendenzen und Forschungsperspektiven einer jungen Sprache. Beiträge zum Workshop Lëtzebuergesch, November 2001 - Luxemburg und Mersch, Luxembourg, 2005, pp. 33-51.

A la Une

 La culture suppose l'enracinement, la profondeur et la perspective d'un épanouissement sans cesse en progrès. 

Jacqueline de ROMILLY

Présidente d'Honneur de la Biennale de la langue française (2002-2010)

Dans Le Trésor des savoirs oubliés, éditions de Fallois, 1998, p. 93